La déclaration des droits de la mémoire de la Terre

LA DÉCLARATION INTERNATIONALE DES DROITS DE LA MÉMOIRE DE LA TERRE (DIGNE, FRANCE, 1991)

1. Chaque Homme est reconnu unique, n’est-il pas temps d’affirmer la présence et l’unicité de la Terre.

2. La Terre nous porte. Nous sommes liés à la Terre et la Terre est lien entre chacun de nous.

3. La Terre vieille de quatre milliards et demi d’années est le berceau de la Vie, du renouvellement et des métamorphoses du vivant. Sa longue évolution, sa lente maturation ont façonné l’environnement dans lequel nous vivons.

4. Notre histoire et l’histoire de la Terre sont intimement liées. Ses origines sont nos origines. Son histoire, est notre histoire et son futur sera notre futur.

5. Le visage de la Terre, sa forme, sont l’environnement de l’Homme. Cet environnement est différent de celui de demain. L’homme est l’un des moments de la Terre ; il n’est pas finalité, il est passage.

6. Comme un vieil arbre garde la mémoire de sa croissance et de sa vie dans son tronc, la Terre conserve la mémoire du passé… une mémoire inscrite dans les profondeurs et sur la surface, dans les roches, les fossiles et les paysages, une mémoire qui peut être lue et traduite.

7. Aujourd’hui les Hommes savent protéger leur mémoire : leur patrimoine culturel. A peine commence-t-on à protéger l’environnement immédiat, notre patrimoine naturel. Le passé de la Terre n’est pas moins important que le passé de l’homme. Il est temps que l’Homme apprenne à protéger et, en protégeant, apprenne à connaître le passé de la Terre, cette mémoire d’avant la mémoire de l’Homme qui est un nouveau patrimoine : le patrimoine géologique.

8. Le patrimoine géologique est le bien commun de l’Homme et de la Terre. Chaque Homme, chaque gouvernement n’est que le dépositaire de ce patrimoine. Chacun doit comprendre que la moindre déprédation est une mutilation, une destruction, une perte irrémédiable. Tout travail d’aménagement doit tenir compte de la valeur et de la singularité de ce patrimoine.

9. Les participants du 1er Symposium international sur la protection du patrimoine géologique, composé de plus d’une centaine de spécialistes issus de trente nations différentes, demandent instamment à toutes les autorités nationales et internationales de prendre en considération et de protéger le patrimoine géologique au moyen de toutes les mesures juridiques, financières et organisationnelles.